MOND'EN SCÈNE
LA COMPAGNIE

LA COMPAGNIE

À PROPOS

Depuis 2006, Mond’en scène, sous la direction artistique de Charly Magonza, explore un territoire artistique singulier. Chaque projet de la compagnie est une tentative de faire/d’ouvrir de l’espace, des espaces pour se donner le temps de (res)sentir, de rêver, de penser. Des espaces qu’il faut (re)saisir ou (ré)inventer, que ce soit dans les théâtres ou les jardins, il s’agit de se donner un ailleurs d’où on partagerait l’expérience commune de regarder le monde autrement. Mond’en scène défend un art vivant qui questionne et déplace le réel, cherchant à déclencher la pensée critique, la poésie et à ouvrir des perspectives inédites.

Nous partons rarement d’une forme théâtrale établie, mais souvent d’un objet, d’une œuvre, d’une pratique du monde réel que nous cherchons à transposer sur scène. Nous interrogeons et contournons les cadres établis, nous aimons faire dérailler les formats attendus. Depuis 2018, dans nos recherches nous sommes particulièrement sensibles aux notions de pouvoir et de contestation, de servitude et d’émancipation – questions qui traversent notre époque avec une acuité particulière.

LA TRANSPOSITION COMME GESTE

Sans vouloir en faire une esthétique, la transposition est devenu un geste caractéristique de la compagnie. Textes philosophiques, chorale, bande dessinée, poésie : nous nous sommes très vite intéresé·e·s à des matériaux (oeuvres, objets) originellement non-scéniques pour construire nos spectacles. Jusqu’ici la transposition est plutôt un moyen – ce qui nous intéresse, c’est toujours ce que chaque matériau porte en lui, sa pensée propre, son énergie singulière. Et puis, la transposition devient explicitement un sujet de recherche avec notre projet autour du skateboard (création 2028). C’est depuis que nous travaillons à mettre le skateboard au plateau pour une future création de spectacle, que ce fil conducteur nous est apparu, cette ligne qui en fait traverse l’ensemble de nos créations et définit notre identité artistique depuis 2006.

Nous croyons en un théâtre révélateur : chaque chose qui passe entre les mains du théâtre a l’occasion de se montrer autrement. Il ne s’agit pas de réinventer la nature des choses, mais de les voir sous un angle autre, de les déplacer pour mieux les comprendre. Cette transversalité – croiser le théâtre avec le cirque, la danse, la philosophie, le chant, la bande dessinée, le skateboard – engendre des formes hybrides qui sont pour nous des espaces de possibles. Chaque rencontre entre disciplines fait émerger un langage inédit, une manière singulière de porter un propos sur scène.

LE CORPS COMME MATIÈRE PREMIÈRE

Dans toutes nos créations, le corps est central. Pas seulement comme outil de l’acteur·ice, mais comme élément du réel à interroger : le corps qui tombe sur un skateboard, le corps qui trace dans l’espace comme un trait de BD, le corps qui marche et pense. Nous ne sommes pas une compagnie de théâtre physique au sens strict, mais le corps engagé – avec ses limites, ses possibles, ses fragilités – traverse tous nos langages. Le corps comme révélateur de ce qui se joue, de ce qui résiste, de ce qui se transforme.

UNE ÉTHIQUE DE CRÉATION

Mond’en scène n’est pas un groupe fixe mais un cadre de création. Chaque projet rassemble les artistes dont la vision, l’univers, le savoir-faire et le savoir-être sont en lien avec la recherche en cours. Ce « nomadisme » d’équipe permet une pratique toujours en mouvement, une richesse des rencontres. Mond’en scène est une structure qui travaille avec comme socle de valeurs le soin, le respect de chaque personne qui la traverse. Dans le processus de création, chacun·e est valorisé·e comme collaborateur·ice, jamais simple exécutant·e.

Le bien-être au travail est pour nous une condition de la création – nous croyons qu’on ne peut ouvrir des espaces sensibles pour le public si l’espace de travail n’est pas lui-même vivable. Nous défendons l’art comme moyen d’agir sur le monde, modestement mais résolument : créer pour questionner, pour déplacer les regards, pour ouvrir des brèches. Nous cherchons aussi le lien avec les publics non-avertis, en refusant l’entre-soi et en proposant des formes accessibles sans être simplificatrices.

UN THÉÂTRE ANCRÉ, ENGAGÉ

Nous défendons un théâtre documenté, ancré dans le réel, engagé dans son époque. Un théâtre qui cherche moins à représenter le monde qu’à inventer des façons de le percevoir autrement. Nous travaillons à partir du monde tel qu’il est – ses objets, ses textes, ses pratiques – pour créer des espaces où le public est invité à le regarder sous un nouvel angle, à le remettre en question, à en rêver d’autres versions possibles. Dans ou hors les murs, en institution ou dans l’espace public, avec ou contre les cadres, Mond’en scène continue d’explorer ce territoire : celui où l’art vivant ouvre des brèches dans le réel.

L’HISTOIRE EN 3 TEMPS

➤ 2006-2015 : LES ANNÉES FONDATRICES

Mond’en scène naît en 2006 de la volonté de jeunes artistes étudiant le théâtre et la musicologie à l’université de Lille. Dès le premier spectacle, La Noce chez les petits bourgeois de Bertolt Brecht, la compagnie affirme sa recherche d’une matière théâtrale large et d’un langage inédit. Cette exploration pluridisciplinaire se confirme avec Unis vers… (2008) de Charly Magonza, création pour 22 interprètes mêlant théâtre, danse et chant.

Entre 2007 et 2009, la compagnie se consacre à la création musicale et accueille deux formations radicalement différentes : l’ensemble de musique klezmer Paye ton schtreimel et le trio vocal Musica Humana, qui connaît aujourd’hui le succès. En 2010, retour au théâtre avec Première, solo de Charly Magonza, lauréat du Fonds SACD Humour/Seul en scène 2012.

Ces années lilloises posent les fondations d’une pratique artistique ouverte, curieuse, sans frontières disciplinaires établies.

➤ 2015-2025 : LES ANNÉES BELGES

En 2015, la compagnie s’installe à Bruxelles. Ce déménagement marque un tournant : Mond’en scène dissout sa structure française (association loi 1901) et choisit de s’associer pour la production à plusieurs structures belges déjà en place – Vadé ASBL, Espace ouvert ASBL, puis Circus Kumbas ASBL. Cette configuration permet à la compagnie de se concentrer sur sa recherche artistique tout en bénéficiant d’un cadre structurel solide.

C’est durant cette décennie que la transversalité devient véritablement l’identité de Mond’en scène. La compagnie entame un cycle de spectacles de philosophie politique avec Le Cont’un, adapté du Discours de la servitude volontaire d’Étienne de La Boétie (2016), puis Origine (en cours de création). En parallèle, elle ouvre des espaces de laboratoire sans lien systématique avec une création à venir : naissance d’Abyssal Fish Ramp (2017), performance d’un soir mêlant skateboard et scène, et du laboratoire Révolte#1 en collaboration avec le Théâtre de l’Oiseau Mouche.

La compagnie développe aussi un important volet pédagogique autour du corps en scène, menant des projets internationaux en France, Belgique, Portugal et Suède. Elle repense les formats de diffusion avec La Marche des philosophes (2021, 2023), tournée itinérante à pied qui incarne son désir de sortir des cadres traditionnels.

Ces dix années bruxelloises affirment une ligne artistique singulière : transposer des matériaux non-scéniques (philosophie, bande dessinée, skateboard) pour questionner et déplacer le réel.

➤ MOND’EN SCÈNE AUJOURD’HUI

En 2025, toujours en Belgique Mond’en scène franchit une nouvelle étape en devenant Mond’en scène ASBL. Après dix ans portée par des structures partenaires, la compagnie devient autonome structurellement . Ce choix n’est pas seulement administratif : il affirme un ancrage artistique et une volonté de prendre en main l’ensemble de ses moyens de production.

Cette indépendance ouvre de nouveaux horizons. La compagnie poursuit ses recherches actuelles – l’adaptation scénique d’une bande-dessinée (2027), la création autour du skateboard (2028, la mise en scène de poésie musicale – tout en consolidant son identité : un théâtre révélateur qui transpose, déplace, fait dérailler les formats attendus.

Mond’en Scène est membre d’Aires Libres, fédération professionnelle des Arts de la Rue, du Cirque et des Arts Forains en Belgique francophone. Par Charly Magonza qui assure la direction artistique, la compagnie est également affiliée à la Chambre des Compagnies Théâtrales pour Adultes (CCTA) fédération des compagnies et porteur·euses de projets de théâtre adulte en Fédération Wallonie-Bruxelles